Articles

NOUVELLE AUDI A6 AVANT : Notre Avis

05/06/2020

Quelques mois après la berline, Audi lance l'A6 2018 dans sa variante break Avant, de loin la plus populaire en France. Nous l'avons étrennée dans sa version 40 TDI avec diesel de 204 ch, qui apparaît, ô surprise, comme la définition la plus recommandable de la gamme.

Chez Audi, cela fait des décennies que le break s’est imposé. Il domine de la tête et les épaules les ventes d’A4 et d’A6, y compris en France où ce type de carrosserie n’est pas aussi populaire qu’en Allemagne ou en Europe du Nord. La cinquième génération n’a aucune raison d’échapper à cette tendance d’autant que le constructeur n’a pas modifié sa formule. Si le Q2 et la dernière A1 ont surpris par leur style, l’A6 Avant arbore des lignes plus traditionnelles, même si son arrière se fait encore plus fuyant que celui de ses prédécesseurs. On s’étonnerait presque que les as du marketing n’aient pas inventé l’expression « break coupé » pour l’occasion. Le parti pris technoïde qui caractérise la berline est bien sûr tout autant d’actualité à bord. Nous avons profité de l’occasion de ce lancement pour tester le moteur qui constitue pour l’instant l’entrée de gamme, le diesel 2.0 TDI 204 ch, proposé, une fois n’est pas coutume, uniquement en version traction.

Prix Audi A6 Avant 40 TDI

Même lorsqu’il est doté de sa motorisation d’entrée de gamme 40 TDI, l’A6 Avant apparaît comme un véhicule de luxe. Le prix d’accès à la gamme est en effet fixé à 52 600 €. L’écart par rapport à la berline est de 2 300 €, à comparer aux 2 600 € réclamés par la BMW 520d Touring par rapport à la berline. Il est vrai que l’Audi ne propose pas pour l’instant de moteur inférieur au 2.0 TDI 204 ch, même si le constructeur annonce déjà des blocs plus modestes attendus par les flottes. Notre modèle en finition S Line passe allégrement la barre des 60 000 €. Une somme plus que rondelette justifiée essentiellement par une présentation plus sportive grâce aux jantes de 19 pouces, aux sièges sport, à la sellerie mixte en cuir et Alcantara ou encore les inserts aluminium.

Ceux qui restent réfractaires aux aides à la conduite seront heureux d’apprendre que la plupart d'entre elles sont en option : c’est le cas de l’avertisseur de franchissement de ligne, de l’affichage tête haute (1 650 €) ou encore de la vision nocturne (2 250 €). On peut également commander une A6 avec une instrumentation classique puisque le virtual cockpit et le MMI Navigation Plus sont facturés 2 150 €. Mieux encore, les cadrans à aiguilles traditionnels n’arborent pas l’aspect pauvre et rapporté de ceux proposés par Mercedes-Benz sur ses entrées de gamme. Merci Audi !

Au volant de l’A6 Avant 40 TDI

La version Avant offre sensiblement les mêmes sensations de conduite que la berline. Le différentiel de masse est en effet relativement limité (65 kg) et l’empattement rigoureusement identique. Notre modèle équipé de la suspension pilotée (850 € sur S Line) distille donc des sensations de confort voisines, à peine perturbées par quelques légères trépidations. La bonne surprise vient de la motorisation 2.0. Déjà vigoureuse, elle ne donne jamais de sensation de trop peu, y compris sur les autoroutes allemandes de notre essai. Sur le sec, le train avant fait preuve d’une motricité sans faille et les effets de couple à la réaccélération n’apparaissent que très épisodiquement, lorsque les roues sont braquées et le revêtement inégal. Toujours silencieux, même en charge, le TDI offre une sonorité aussi agréable que possible pour un quatre cylindres diesel. Même satisfecit pour la transmission S tronic 7, douce et rapide. Notre modèle, il est vrai bien rodé, nous a gratifiés d’une consommation moyenne raisonnable de 7,3 l aux 100 km sur un parcours mené à bon train.


Souple et vaillante, la motorisation TDI 204 ch apparaît très justement calibrée pour l'Audi A6 Avant.

Notre modèle d'essai nous est apparu d’autant plus appréciable que nous avons également pu rouler à bord d’une version V6 50 TDI de 286 ch équipée des quatre roues directrices, de la transmission intégrale quattro et de la direction à démultiplication variable. Contrairement à la génération précédente, l’apport en agrément du V6 se révèle limité, en raison d’une sonorité et d’un fonctionnement moins veloutés. La direction à démultiplication variable nous est apparue quant à elle beaucoup moins aboutie que celle de la BMW Série 5, le gain en agilité étant peu perceptible et le manque de retour criant. En comparaison, notre modèle traction à direction classique s’est avéré infiniment plus homogène et naturel à la conduite, si l’on prend bien soin de désactiver l’aide active au maintien en ligne, beaucoup trop intrusive.

Dans l’habitacle de l’Audi A6 Avant

L'Audi A6 Avant reprend naturellement la logique « tout écran » de la berline avec la nouvelle ergonomie sans molette de commande. Dans l'ensemble, les menus apparaissent logiques, même s'il faut s'habituer à appuyer assez fort pour vaincre le retour haptique de l'écran.

L'espace à la tête et aux jambes apparaît généreux. Mais la place centrale est assez peu confortable à cause du tunnel de transmission et de la dureté de l'assise. Dommage !

Comme sur la berline, les aides à la conduite se montrent plus autoritaires que jamais. Heureusement, la plupart sont optionnelles !

L'Audi A6 Avant maintient son volume sous tablette de 565 litres. En revanche l'espace au-dessus apparaît moins exploitable que jamais en raison de l'inclinaison du hayon. Audi n'a pas jugé nécessaire d'améliorer la modularité de l'A6 Avant : lorsqu'il est rabattu, le dossier de banquette maintient une forte inclinaison, ce qui nuit au chargement.

La concurrence est rude pour l’Audi A6 Avant, d’autant plus que ses prétentions tarifaires sont élevées. Elle provient bien entendu des petits camarades allemands Mercedes et BMW qui proposent le break Classe E 220d Executive 9G-Tronic (58 350 €) et la Série 5 520d Sport Touring Steptronic (55 950 €). Le premier se montre plus logeable avec ses 640 l de chargement tandis que le deuxième fait preuve d’un plus grand dynamisme de conduite grâce à une direction plus affûtée.

Sur le plan pratique, c’est le Volvo V90 D4 R-Design Geartronic (58 520 €) qui met tout le monde d’accord grâce à ses trois vraies places à l’arrière et sa banquette rabattable en plancher vraiment plat. L’Audi affronte également le très élégant Jaguar XF 2.0D 180 ch R-Sport (56 820 €) plus compétitif mais moins bien fini. Et bien sûr, tous ces breaks doivent désormais compter avec la concurrence des SUV, du Mercedes GLE à l’Audi Q7 en passant par le BMW X5.

Bilan essai Audi A6 Avant

En affichant un style plus dynamique que jamais,l’A6 Avant reste toujours aussi séduisant. On regrette cependant que ses concepteurs n’aient pas un peu plus travaillé ses aspects pratiques étant donné son gabarit considérable. On achète encore un break pour charger, et certains concurrents arrivent à faire aussi beau en offrant à la fois plus de modularité et un volume de chargement plus exploitable. Pour le reste, la version TDI 204 ch traction apparaît comme la plus recommandable de la gamme : ses émissions de CO2 encore raisonnables, son moteur linéaire, performant et peu bruyant font d’autant plus mouche que les motorisations V6 diesels ont perdu en agrément. Monsieur Plus n’a pas toujours raison !

On aime

Ligne agréable
Version TDI 204 ch très homogène
Silence de fonctionnement

On regrette

Rapport encombrement/habitabilité
Modularité limitée
Aides à la conduite intrusives

Source : L'argus

Retour