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Essai Porsche Macan GTS (2020) : retour en force

21/02/2020

Allégé de ses versions sportives lors de son restylage fin 2018, le Macan muscle à nouveau sa gamme avec le retour des déclinaisons GTS et Turbo. Le Macan GTS se déguste avec gourmandise, mais sa taxation reste sur l'estomac.

Chassez le naturel, il revient au galop. Né avec des versions musclées en 2014, le Porsche Macan a fait patte de velours en 2018 lors de son restylage avec une version quatre cylindres un peu molle du genou. Il y avait bien le Macan S en renfort, mais les déclinaisons les plus musclées ne reviennent que maintenant : GTS de 380 ch et Turbo de 440 ch, toutes deux partageant le même V6 2.9 bi-turbo, alors que la S (354 ch) s’anime avec le V6 3.0.
 

Prix Porsche Macan GTS

Autant parler tout de suite de ce qui fâche. Le Macan en France en 2020, c’est 20 000 € de malus pour toutes les versions. C’est une vraie menace pour la marque, car le Macan est la Porsche la plus vendue sur notre marché. Le retrait du diesel de la gamme est ici problématique, surtout que le Macan n’a pas (et n’aura pas sur cette génération) de déclinaison hybride rechargeable pour éviter la foudre fiscale.

Le Macan GTS se distingue par ses jantes RS Spyder, ses éléments noirs mat et ses étriers de freins rouges.

Juste compromis entre S et Turbo, le Macan GTS est facturé 79 699 €, c’est respectivement 12 600 € de plus que le S et 17 160 € de moins que le Turbo. A ce prix, il faut ajouter une liste d’options toujours impressionnante en nombre et en tarif pour configurer convenablement son Macan. A noter toutefois que le S intègre en série l’habillage typique des GTS : parements Alcantara, surpiqûres et touches d’aluminium brossé à l’intérieur ; jantes RS Spyder de 20 pouces, étriers de frein rouges et Pack Sport Design (éléments noirs mat à l’extérieur).
 

Au volant du Macan GTS 2020

GTS (pour Gran Turismo Sport) : ces trois lettres sont synonymes de performance et d’exclusivité chez Porsche, que l’on parle d’un coupé, d’une berline (lire essai Panamera GTS)  ou d’un SUV. Pour ne pas usurper son appellation, le Macan GTS reçoit un accastillage mécanique à la hauteur. Son nouveau V6 2.9 biturbo de 380 ch annonce 15 ch et 20 Nm de plus que le 3.0 du premier Macan GTS. Sa conception avec les turbos placés dans le V du moteur assure des réponses plus rapides, et son association avec la boîte PDK à double embrayage frise la perfection. Tout va donc très bien dès les premiers kilomètres, d’autant que l’échappement Sport à quatre tuyaux apparents ronronne gentiment.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le sélecteur rotatif pour les modes de conduite, qui se situe idéalement sur le volant, permet de changer le caractère du Macan en un clin d’œil. Docile en roulage «croisière» sur le mode Normal en dépit d’un confort un peu ferme, le SUV Porsche devient hargneux et volubile en mode Sport Plus. Dans ces conditions, les performances sont au niveau des meilleures routières de sport : 4,9 s de 0 à 100 km/h et 261 km/h en vitesse de pointe. Le débit d’essence est en rapport : 14 l/100 km sans trop chatouiller la pédale de droite…

 

Au-delà de la performance, le plus impressionnant est la maîtrise du dynamisme pour un engin haut perché de 1910 kg. Bien aidé par le système PASM (série) qui cumule suspension active et abaissement de 15 mm du châssis, ce Macan GTS dévoile un potentiel redoutable. Précis (quelle direction !), il sort des virages comme une boule de nerf sans bouger de sa trajectoire grâce à sa transmission intégrale et ses trains roulants sophistiqués. Et au moment de freiner, les disques majorés rassurent par leur puissance (disques avant de 360 mm à six pistons et 330 mm à l’arrière). Prolongement du conducteur comme peu de SUV savent le faire, ce Macan monte encore le curseur du dynamisme d’un cran lorsqu’il est équipé de la suspension pneumatique adaptative (option) qui abaisse le châssis de 10 mm et offre un maintien de caisse parfait.
 

A bord du Macan GTS

A l'heure des mobiliers épurés et des écrans tactiles, le Macan reste fidèle à un poste de conduite classique avec compteurs à aiguille et commandes physiques bien pratiques. Finition et matériaux honorent ce SUV Porsche.

L'écran tactile de 10,9 pouces a remplacé celui               .... il y a quand même 31 boutons sur la console

de 7,2 pouces au moment du restylage. Les menus        centrale. A vérifier, mais cela pourrait constituer       

sont multiples mais...                                                           un record dans Guinness Book.

Gros compte-tours face au conducteur... une                  Sellerie cuir et Alcantra à surpiqures, ceintures rouges

signature Porsche. A droite, c'est un afficheur                 et badge GTS sur les appui-têtes distinguent ce Macan 

multi-écrans (ici, le GPS).                                                    GTS des autres versions.

 

Concurrence Macan GTS

Dans cette catégorie des SUV sportifs, les concurrents du Macan GTS de 380 ch sont le BMW X4 M40i de 360 ch/79 100 € et le Mercedes GLC Coupé AMG 43 de 390 ch/76 050 €. Deux SUV très affûtés, mais pas aussi sportifs que le Macan. Chez Audi, le SQ5 est repassé au diesel (347 ch/ 76 980 €) pour échapper à l’écotaxe maximum, la sportivité n’est donc pas aussi abouti que celle du Macan GTS.


Bilan essai Porsche Macan GTS 2020

Les amateurs de SUV sportifs et surpuissants tiennent là une carte maîtresse. Le Macan GTS est à la hauteur des attentes et il laisse peu de place à la concurrence sur ce créneau du SUV sportif. Mais l’ennemi vient d’ailleurs. La taxation punitive est désormais en place en France pour ce type d’engins et le Macan GTS en fait les frais : avec son malus de 20 000 €, sa facture dépasse les 100 000 € avant options. La remarque vaut pour tous les modèles de la même trempe, qui n’ont donc pas d’autre choix que de s’électrifier (partiellement ou entièrement) pour assurer leur pérennité. Le futur Macan s’y prépare.

On aime
Agrément moteur/boîte/sonorité
Châssis précis et sportif
Un look à part dans la gamme

On regrette
Confort un peu ferme
Prix élevé et taxation fatale
Encore beaucoup d’options…

Source : L'argus

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