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Essai BMW Série 3 Touring (2019) : pourquoi s'encombrer d'un SUV ?

19/08/2019

Six mois après la berline de septième génération, nous avons pu prendre en main la nouvelle version Touring de la BMW Série 3. L'occasion d'essayer également le gros moteur diesel 330d xDrive, qui conserve l'architecture à six cylindres en ligne, chère aux puristes.

Le premier break dérivé d'une BMW Série 3 est apparu sur le marché en 1988, sur la seconde génération E30. Une époque bien différente de celle que l'on vit actuellement, où les SUV n'existaient pas et les breaks représentaient la seule option pour gagner en volume de chargement par rapport aux berlines. Aujourd'hui, une majorité de clients ne semble jurer que par les SUV, a priori comblés par l'allure pseudo-aventurière et la « prestance » qu'ils offrent. Ainsi, l'achat d'une berline traditionnelle et encore plus d'un break, peut quasiment apparaître de nos jours comme un acte militant, de la part d'une frange d'automobilistes résistant à l'invasion des SUV.

D'autant plus qu'en termes d'espace aux places arrière et de volume de chargement, les breaks se montrent souvent presque aussi généreux que les SUV de taille équivalente. Concernant la Série 3 Touring qui nous intéresse aujourd'hui, le volume de coffre affiche 500 litres, gagnant 20 litres par rapport à la berline et 5 litres face à l'ancienne génération. C'est malgré tout une fois le cache-bagages replié et la banquette rabattue que cette version est la plus intéressante, avec un beau volume de 1510 litres.

Et pour ce qui est de l'allure de cette nouvelle Série 3 Touring, on ne peut pas dire qu'elle perde en élégance avec cette carrosserie. Celle-ci semble même renforcer la sportivité de la berline allemande, lui offrant une silhouette svelte et élancée que bien des SUV rêveraient d'avoir ! A noter qu'en France, cette version est fortement plébiscitée, puisque près de la moitié des ventes de BMW Série 3 se font en carrosserie Touring. 

Prix BMW Série 3 Touring 2019

Réclamant entre 1150 € et 1550 € de plus que la berline selon les versions, le break Série 3 est disponible à partir de 43 450 €. Il faut dire que pour le moment, la plus petite motorisation disponible demeure le quatre cylindres diesel de 190 ch de la version 320d. La gamme s'élargira toutefois vers le bas en fin d'année, avec notamment l'arrivée de la variante 318d de 150 ch. Notre version d'essai 330d, obligatoirement couplée à la transmission intégrale xDrive et à la boîte automatique à huit rapports, fait allègrement grimper la facture, notamment dans la finition M Sport, affichée à 64 100 €. Les émissions de CO2, comprises entre 140 et 146 g/km selon les tailles de jantes, impliquent un malus écologique allant de 690 à 1153 euros.


Le niveau M Sport représente le haut de gamme à tendance sportive et dispose d'un équipement de série relativement fourni. Celui-ci comprend notamment la suspension DirectDrive avec châssis rabaissé de 10 mm, les jantes de 18 pouces, les freins M Sport, les projecteurs full LED directionnels, le Park Assist Plus, la sellerie Alcantara/Sensatec avec surpiqures contrastantes ou encore le système Hi-Fi. Néanmoins, même sur cette onéreuse version, il faudra passer par le catalogue d'options pour bénéficier de certains équipements, comme l'affichage tête haute (1270 €), le Park Assist (600 €) ou la suspension pilotée (1200 €). 

Au volant de la BMW Série 3 Touring

La conduite est sans aucun doute l'un des aspects sur lesquels les breaks marquent de nombreux points par rapport aux SUV, notamment pour ceux qui sont sensibles au plaisir ressenti derrière le volant. Déjà, au moment de s'installer à bord, on est étonné par la position de conduite particulièrement basse, avec les jambes quasiment allongées. Ce break Touring est décliné de l'une des berlines les plus affûtées du marché et ça se sent !

Il en conserve naturellement les atouts et l'on prend plaisir à mener cette ardente Série 3 pourvue d'un train avant d'une grande précision, bien aidé par une direction ferme et directe. On regrette toutefois le fait que cette dernière offre un ressenti globalement trop artificiel. De plus, cette version dotée de la transmission intégrale semble avoir perdu un peu en agilité, le train avant se trouvant logiquement alourdi par l'opération. Rien à déplorer en revanche du côté de l'amortissement, la suspension DirectDrive offrant un bon compromis entre confort et fermeté.

L'essai de cette variante Touring est aussi l'occasion pour nous de tester ce qui demeure la seule motorisation six cylindres disponible sur cette nouvelle Série 3, si l'on excepte la sportive M340i de 374 ch. Alors que l'essence 330i est passé au quatre cylindres, le diesel 330d de 265 ch conserve en effet la noble architecture à six cylindres en ligne. Un comble ! Et une aubaine pour les gros rouleurs, qui bénéficient de la belle allonge du bloc de 3 litres de cylindrée, délivrant 580 Nm dès 1750 tr/mn. La boîte automatique à huit rapports seconde parfaitement cette mécanique, faisant preuve de souplesse et de réactivité.

Au regard des belles performances de l'engin, la consommation apparaît même plutôt raisonnable, puisque nous avons obtenu une moyenne de 7,2 l/100 km sur notre parcours d'essai, sans avoir eu spécialement le pied léger. Enfin, si la sonorité de ce moteur se révèle relativement quelconque à pleine charge, le bon travail réalisé sur l'insonorisation lui permet de se montrer très discret à allure modérée.

Dans l’habitacle de la BMW Série 3 Touring

Comme pour la berline, la qualité de présentation demeure irréprochable à bord de ce break Touring, avec une finition très soignée. La version M Sport de notre modèle d'essai allie sportivité et élégance, avec ses placages carbone et sa sellerie en cuir beige optionnelle.

Concurrence BMW Série 3 Touring

Sur le créneau des breaks premium de segment D, les protagonistes demeurent pour la plupart de vieilles connaissances. L'Audi A4 Avant fait également l'actualité grâce à son tout récent restylage et devrait sans doute être la plus grande rivale de la Série 3 Touring. Elle bénéficie d'une image forte et d'un volume de chargement quasi identique. En termes de mécaniques diesel, elle dispose elle aussi d'un moteur plus noble, avec le V6 3.0 TDI, offrant pour l'instant 231 ch dans la version 45 TDI. Mais il ne fait aucun doute que le 50 TDI de 286 ch devrait rapidement faire son retour, afin de se mesurer à la BMW 330d.

La Mercedes Classe C est aussi une sérieuse concurrente, bien qu'elle doive s'incliner sur le plan du volume de coffre, affichant 40 litres de moins. En diesel, elle dispose seulement de moteurs quatre cylindres, allant jusqu'à 245 ch en version 300d 4Matic. De son côté, la Volvo V60fait office d'alternative exotique face à ces trois références germaniques, d'autant plus que sa seule motorisation dépassant la barre des 200 ch est l'hybride rechargeable T8 de 390 ch. Enfin, on peut citer la Peugeot 508 SW qui, par son style et ses prestations, peut sans mal rivaliser avec les premium, mais offre au maximum 225 ch avec un bloc essence. 

Bilan essai BMW Série 3 Touring 2019

Cette nouvelle génération de BMW Série 3 Touring conserve indéniablement de nombreux atouts, qui en font toujours l'une des références du segment des breaks familiaux, mais également une intéressante alternative aux SUV. Elle offre un espace intérieur et un volume de coffre plus généreux que sur l'ancienne mouture et demeure l'une des plus dynamiques de sa catégorie, procurant un agrément de conduite au-dessus de la moyenne. Les habitués de la marque pourront toutefois regretter qu'elle perde un peu en saveur par rapport à sa devancière, avec un feeling et un caractère mécanique plus aseptisés, même dans cette version 330d dotée du fameux six cylindres en ligne.

On aime

Dynamisme de conduite
Espace généreux à bord
Présentation irréprochable

On regrette

Manque de ressenti de la direction
Mécanique moins plaisante qu'auparavant
Nombreuses et chères options

Source : L'argus

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