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Essai BMW M550i : le test de la Série 5 dévergondée...

28/04/2017

Avant la commercialisation de la vraie M5 en 2018, BMW dégaine cette M550i dont la fiche technique donne déjà le tournis : V8 biturbo à essence, 462 ch, 650 Nm de couple. Et juste 4 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, dans un confort ouaté de routière aguerrie. Et si c'était la voiture idéale ?
 

La BMW Série 5 sait (presque) conduire à votre place jusqu’à 210 km/h. Peut terminer son stationnement sans conducteur à bord. Et rejette moins de CO2 qu’une Prius dans sa dernière déclinaison hybride-rechargeable (44 g/km). Voici précisément pourquoi, un an avant l’arrivée de sa majesté M5, la Série 5 souhaite rassurer ceux qui aiment BMW pour son image première : le plaisir de conduire.

Le downsizing ? Très peu pour la M550i, qui accueille un gros V8 4,4 l gavé par deux turbos. Le rodéo alors ? Pas de son goût non plus, car sécurisée par une transmission intégrale voire des barres antiroulis actives et des roues arrière directrices en option. Une sorte de génial compromis entre la berline ultra-performante et l’avaleuse de kilomètres, dont la « surpolyvalence » entraîne logiquement… une surfacturation.

Concurrence et prix BMW M550i

Dans sa grande bonté, la BMW M550i se contente d’effleurer la barre symbolique des 100 000 € : 88 500 €, plus 10 000 € d’écotaxe, soit 98 500 € avant d’avoir coché la moindre option. Malus compris, c’est certes 6 060 € de moins qu’une Audi S6 en fin de vie, mais… 23 700 € de plus qu’une BMW 540i xDrive BVA8 M Sport (340 ch). Et toujours 8 000 € de plus qu’une Mercedes-AMG E 43.

La M550i V8 crache toutefois davantage de chevaux : 462 ch exactement, contre 401 ch pour la Mercedes qui se contente d’un V6 dans cette version. Et si les Audi RS6 Performance et Mercedes-AMG E 63 S culminent respectivement à 605 ch et 612 ch, ces versions ultimes s’attaqueront plutôt à la future M5, attendue à 600 ch minimum et détentrice, comme la Mercedes, d’une transmission intégrale sachant redevenir simple propulsion sur demande. Mais, chaque chose en son temps…
 

Au volant de la BMW M550i

S’il n’y avait ce petit logo M550i au centre des compteurs digitaux, le conducteur pourrait se croire dans une Série 5 de "base". La suspension pilotée filtre les déformations sans heurts, la boite égrène ses huit rapports avec la douceur d’un matou, et le V8 ronronne à 1 800 tr/min à 130 km/h pour le bonheur des acharnés de montée en température progressive du moteur.

La fatigue pointe ? Il suffit d’enfoncer la pédale de droite, puis de crisper ses muscles en attendant l’orage imminent : la boîte rentre trois rapports d’un coup, le V8 sort de sa léthargie et catapulte cette lourde routière façon départ de l’attraction « Space Mountain ». Certes linéaire, la poussée rappelle alors celle d’une supercar, et ne fait pas douter du joli chrono annoncé de 0 à 100 km/h.
 

A doux rythme, enfoncez l'accélérateur à fond... puis crispez vos muscles car l'orage arrive !

Ensuite, il reste encore les modes de conduite Sport et Sport plus, qui affermissent suspension et direction, hâtent les passages de rapports et les ponctuent d’un petit à-coup. Nous préférons toutefois conserver le mode confort pour de simples raisons auditives : la sonorité du V8 apparaît moins présente mais aussi plus « pure », le mode Sport amplifiant ses vocalises artificiellement via les haut-parleurs. Heureusement, le nouveau mode Sport Individual permet de régler chaque élément indépendamment (moteur, boîte, direction, suspension…), pour coller aux goûts des conducteurs exigeants.

Le plus bluffant ? Que cette forme olympique ne perturbe en rien la motricité de la Série 5, qui n’allume même pas son voyant d’antipatinage sur les premiers rapports malgré nos conditions d’essai : route détrempée, thermomètre sous les 0°, et pneus hiver en 18 pouces (au lieu des Michelin Pilot Super Sport en 19 voire 20 pouces !). Cette monte pneumatique nous empêchera hélas de jauger le comportement routier de la M550i… un rien caricatural dans cette configuration.

Peu incisif, le train avant élargit sa trajectoire assez tôt en virages, puis l’arrière génère une belle virgule, à la réaccélération, si l’antidéparage ESP est débranché. De quoi faire apparaître le petit tempérament «propulsion» de la transmission xDrive… et le relatif manque d’agilité de la M550i sur parcours sinueux. Gageons que le résultat serait tout autre avec des pneus d’origine, et l’option suspension SelectDrive M Professional (!) regroupant les barres antiroulis actives et les roues arrière directrices facturée 3 650 € en supplément. Un détail, à ce niveau de prix…
 

Lien de la video: https://youtu.be/geWzyGXXr1k

A bord de la BMW M550i

 

 

 

La planche de bord de la M550i reste très proche de celle des Série 5 classiques : seuls le volant et certains placages diffèrent.

 

 

 

 

                                                                                             



 

 

 L'affichage digital des compteurs évolue en fonction du mode de conduite choisi.

 

 

 

 

 

 

 

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A gauche, le programme Confort et ici, le mode Sport à fond rouge et tachymètre numérique

 

 


 

 

Le mode Sport

 

Individual permet de modifier la gestion de chaque élément technique de manière indépendante

 

 





 

Les renforts latéraux des sièges savent se gonfler d'un côté ou de l'autre en fonction du sens du virage abordé

 

 

 


Pas de sièges baquets pour la M550i : le confort prime...

La nuit, les seuils de portes spécifiques sont rétro-éclairés

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

Bilan de l'essai BMW M550i

Humilier les supercars au feu vert, gravir des pentes enneigées, faire voyager famille et bagages dans un confort première classe : la nouvelle BMW M550i sait tout faire et le faire parfaitement. La future M5 présentera sans doute un comportement routier plus aiguisé et une robe plus suggestive, mais pour une certaine frange de clients, le confort et la discrétion de la M550i constituent précisément ses avantages. Et pour les gros rouleurs : la M550d arrive…
 

On aime

La santé inépuisable du moteur
La boîte douce et réactive
Le confort et la motricité préservés

On regrette

La sonorité artificielle en mode sport
Les conditions d’essai pas idéales (pneus hiver)

 

Source: www.largus.fr
 

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