Essai Audi RS Q8 : Taureau Castré ?
23/12/2019Moins puissant de 50 ch par rapport à son cousin de chez Lamborghini, le nouvel Audi RS Q8 s'apparente-t-il à un Urus assagi ? Pas si sûr... tant ce nouveau SUV ultra-sportif montre un sacré tempérament.
Après le petit RS Q3, voilà donc le premier grand SUV ultra-sportif d'Audi. Le nouveau RS Q8 s'attaque aux versions extrêmes des gros « SUV coupés » du marché, tout en profitant au maximum des synergies technologiques du groupe Volkswagen. Son châssis, son moteur et sa transmission partagent en effet beaucoup d'éléments avec ceux du Porsche Cayenne Coupé, mais aussi du très élitiste Lamborghini Urus, qui se positionne actuellement comme le SUV le plus performant de la planète. Au lieu de 550 ch sous le capot du Cayenne Turbo et de 650 ch sous celui du Lamborghini Urus, le V8 bi-turbo 4.0 - commun à toutes les limousines et SUV haut de gamme du groupe Volkswagen - développe ici 600 ch tout rond (comme dans les récentes RS6 Avant et RS7 Sportback moins hautes sur pattes). Par rapport à son cousin italien, l'allemand fait donc un peu profil bas.
Livrée de série, la suspension pneumatique de l'Audi RS Q8 est plutôt ferme.
Prix Audi RS Q8
Comptez 154 900€ pour ce nouveau RS Q8. Soit un écart de 39 800 € avec le SQ8 TDI qui formait jusqu'à présent le haut de gamme du SUV allemand, fort de son V8 diesel de 435 ch nettement moins vorace en carburant, mais aussi moins performant. Nous ne connaissons pas encore la liste des équipements de série, qu’Audi France promet généreuse, mais il faudra s’attendre à une belle liste d’options. On sait par exemple que les freins en carbone-céramique font partie des options, tout comme le volant en Alcantara ou les jantes de 23 pouces de notre modèle d'essai (22 pouces de série).
Au volant de l'Audi RS Q8
Fort de ses 600 ch, et malgré ses 2 315 kg, le RS Q8 exécute l'exercice du 0 à 100 km/h en 3,8 s.
Le volant en Alcantara donne le ton dans cet univers froidement high-tech à la finition parfaite. L'Audi RS Q8 bénéficie d'une mise au point beaucoup plus radicale qu'une limousine S8 dotée du même moteur, très légèrement dégonflé à 571 ch. Ce gros SUV à la garde au sol rabaissée au maximum grogne vigoureusement au démarrage de ses 600 ch, puis le feulement du V8 accompagne en permanence les passagers même en mode Confort. Si ses places arrière de limousine offrent beaucoup plus d'espace que dans un BMW X6, la suspension pneumatique paraît relativement ferme, même dans son réglage le plus souple.
Ce gros bébé de 2 315 kg à vide s'anime vraiment avec le mode Dynamic enclenché. Le caractère du V8 et sa sonorité n'ont alors rien à envier à un V8 AMG, ni ses performances qui le catapultent quasiment aussi fort en ligne droite qu'une RS6 Avant (0 à 100 km/h en 3,8 s). Par rapport à cette dernière, le RS Q8 ne rend pas grand-chose en conduite sportive malgré son centre de gravité altier et ses kilos en plus. Sa tenue de caisse impériale et ses roues arrière directrices autorisent des inscriptions en courbe tranchantes et des sorties éclairs, qui peuvent parfois s'agrémenter d'une légère virgule du train arrière lors des attaques les plus enjouées (ESP off).
L'Audi RS Q8 impressionne par son efficacité dynamique et son V8 cogne aussi fort que dans la RS 6 Avant.
Il faut composer avec un comportement à la limite pas spécialement progressif (merci aux mouvements de caisse très fermement maîtrisés) et une boîte trop restrictive au rétrogradage en mode manuel. Mais l'efficacité et les sensations ne donnent absolument pas l'impression de piloter un Urus attendri. Notez que l’Audi vient de devenir le SUV le plus rapide sur la célèbre Boucle Nord du Nürburgring (et qu'à demi-mot, les metteurs au point maison avouent qu'une RS6 Avant roule environ 5 s plus vite). Côté consommation enfin, n'espérez aucun miracle malgré la micro-hybridation 48 volts.
Dans l’habitacle de l'Audi RS Q8
Le RS Q8 bénéficie de l'architecture futuriste à trois écrans des récents modèles de luxe d'Audi, avec quelques détails plus sportifs comme l'inédit bouton « RS » sur le volant. Les sièges offrent un très bon maintien et la finition est excellente.
Les sièges offrent un maintien en rapport avec les capacités dynamiques de ce SUV, aussi efficace qu'un Lamborghini Urus.
Aux places arrière, le RS Q8 fait mieux que son principal concurrent le BMW X6 M. On s'y sent comme dans une limousine.
Les jantes de 23 pouces ne nuisent pas au confort, même si la suspension est naturellement plus ferme que sur la limousine Audi S8.
Les plus gros disques de frein carbone-céramique au monde (440 mm) offrent un bon ressenti de pédale et tiennent assez longtemps.
Source : L'argus
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